mercredi 15 juillet 2009

La cuscute en cavale





Sur la rue Maguire il y a quelques années (cliquez pour agrandir!)



Je ne l’ai pas vu souvent en milieu urbain “central” et elle n’y vit pas très longtemps. Trop instable la vie sur les trottoirs. C’est plutôt une plante des milieux naturels vestigiels, des champs et des rivages. Il y en a beaucoup à la marina près de l’entrée du canal Lachine par exemple.


La cuscute (Cuscuta gronovii, p.186) est toutefois une curiosité qui mérite qu’on la présente. C’est une plante sans chlorophylle, incapable de se nourrir seule. Techniquement on dit qu’elle n’est pas “autotrophe” (se nourrissant seule) comme les autres plantes, elle est donc “hétérotrophe” (elle se nourrit d’un autre). Pour préciser le langage technique on dira qu’elle est “holohétérotrophe” (elle se nourrit entièrement d’un autre).


Elle est parasite quoi! La connotation négative s’estompant devant l’intérêt biologique de la jolie embrasseuse.


À gauche, ce clan de cuscute a trouvé une vigne vierge vigoureuse. Cet imbroglio de tiges dorées ou orangées est l’aspect habituel de ces plantes qui peuvent proliférer, “infester”, en milieu favorable. Le parthenocissus ayant été coupé, les jours de la colonie de cuscutes étaient comptés.


L’année suivante, au centre, on voit la plante qui après avoir germé fait une petite tige qui cherchera un “appui”. Elle tournoie lentement en s’allongeant jusqu’à trouver une ami végétal (ou une victime qui a de la chlorophylle). La graine n’a assez de réserve que pour une croissance de quelques centimètres. Si aucune plante “volontaire” n’est trouvée, le plantule de la cuscute dépérit rapidement. Ici, vu la taille de la victime, ce sera le baiser de la mort...pour les deux!


À droite la cuscute se porte bien, fleurit et fructifie sur un asclépiade. Et elle a de la compagnie: un liseron des champs partage l’appui de la grande plante pour atteindre sa place au soleil.


Je n'ai pas revu la cuscute dans le Mile End. Elle cavale je ne sais où.


Mais je sais que je vous y rencontrerai dimanche, n’est-ce pas? (voir plus bas: Rendez-vous dans le champs)


Et jetez un coup d’oeil sur les nouveaux spécimens d’épipactis de la rue Laval sur la carte!



3 commentaires:

  1. Hihi! Oui j'ai hésité un peu sur le titre....

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  2. j'ai vu une grosse colonie (l'été 2015) de cuscute sur Notre-Dame est, pas loin de Dickson, sur une colonie de panais sauvage !

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