mercredi 9 septembre 2009

Biodiversité urbaine: en quatre points




Un Lac à l’Épaule au Lac au Castor...


J’avais commencé ce texte avec le titre “Biodiversité urbaine: en trois points”. Puis je l’ai mis de côté, la tâche me semblait un peu lourde. Résumer et réunir tous mes textes sur ce sujet...comment faire? Suite à un message sur le blogue de Charles l’Heureux sur le Lac au Castor je partis vers le métro Mont-Royal, direction la montagne. Charles se trouvait au métro! C’est le hasard, un heureux hasard...qui nous a mis dans le même autobus!


En pièces détachées, en temps réel en bonne partie, j’ai conçu depuis quelques mois, un projet visant la biodiversité urbaine. Comment la favoriser et lui faire une place généreuse? Discutant avec Charles cet après-midi il devenait clair que je devais systématiser le projet. Par les temps qui courent on pourrait aussi bien dire: le programme! C’est ce que je vais faire maintenant, avec un ajout intéressant de mon ami. Cette dernière idée semble assez bien rendre tangible (et audible!) une transformation du milieu urbain qui accueille la biodiversité et révèle un aspect enfoui du paysage: faire renaître des ruisseaux.



Faire avec: ployer comme le roseau


Le principe de base du programme en quatre points est de travailler avec ce qui est, de faire avec la biodiversité et les habitats déjà présents. Cette biodiversité adaptée au milieu urbain n’est pas un handicap ou une tare. C’est une richesse qui fonctionne écologiquement. L’idée de pureté m’effraie et ce principe de base est un...principe de base!

En partant de ce qui est, donc, avec de ponctuelles opérations de préparation et d’inclusion: il faut assurer une géomorphologie variée, faire certaines plantations stratégiques écologiquement, etc.



Faire des chemins flottants



a- naturalisation des parcs

Ne pas se contenter de quelques mètres carrés de terrain difficile à tondre (comme au Parc Lafontaine) et ne pas confondre cette naturalisation avec une négligeance...c’est un appel à l’attention que je fais! Surtout ne pas partir en peur: une partie de chaque parc ai-je bien écrit...pas tout le parc!

Inclure un plan d’eau dans chaque parc, où il y en a déjà un: naturaliser les berges et faire des îlots. Au Lac au Castor?

Lisez l'article ici et un autre ici


b- réserves de biodiversité urbaine (RéBU)

Un pourcentage des centaines de terrains vagues sera converti en “territoire sauvage”, c’est à dire laissé à la colonisation spontanée des végétaux, insectes, mammifères et oiseaux. Il faut les améliorer en intervenant sur la morphologie des lieux: faire des buttes, préparer des creux qui deviendront des mares, planter des troncs morts et des poteaux-nichoirs, etc. Le but n’est pas esthétique à priori, l’objectif est de favoriser la plus grande biodiversité par la variété des habitats. Ça fera beau quand même...Les terrains vagues n’ont jamais le temps de se préciser...donnons-leur ce temps, faisons-en des réserves!

Lisez des articles ici et ici, ici et aussi ici, ici et ici. Ou simplement cliquez dans la colonne de droite le libellé Maguire-Roerich le Champ des Possibles.



Trois espèces spontanées au Lac au Castor



c- biocorridor des voies ferrées

Laisser se végétaliser en strates les côtés des voies ferrées. Celles-ci ne sont pas des horribles installations de transport, ce sont des liens vitaux pour les humains et la biodiversité.

Le processus de végétalisation est spontané, il faut le favoriser et l’améliorer par quelques plantations d’espèces d’arbres et arbustes fruitiers, par exemple.

Lisez sur le biocorridor ici



Dé-passer la tondeuse



d- révéler les ruisseaux

Pour cet aspect du projet assurez-vous de lire le blogue de Charles l’Heureux. Parlant avec lui, il suggérait de commencer avec un des ruisseaux qui coulait du Mont Royal, traversant l’île vers le nord et se jetant dans la rivière des Prairies au Parc Raimbault. Il est certainement possible, au minimum de le refaire ressurgir ici et là en des rappels surprenants de fraîcheur grouillante et chantante. Vous savez ces petites choses audibles qui font du bien...

Voyez cette carte chez Charles L'Heureux



Parc Raimbault (photo BaNQ)


De trop grands travaux pour toutes ces bestioles et mauvaises herbes? Vraiment? Si on le faisait pour nous? Sons, chants, odeurs et parfums, réduction de poussières, régulation du climat, absorption de gaz à effet de serre...Du vert à la tonne. Cela me semble pourtant assez apte à distinguer Montréal par un bon lot d'innovations...discrètes...


Why not! Yes we can...


Citoyens! Encore un effort si la biodiversité urbaine vous intéresse! Je vous invite à considérer ce très Grand Projet pour les autres...et pour nous... pour nous, pour les autres...



4 commentaires:

  1. Oui Roger , c'est vraiment clair !

    Merci pour tout ce beau travail. Y a une unité dans tout ça qui se dégage.

    En ce qui concerne le Lac aux Castors on a l'exemple des étangs du jardin Botanique dont les berges ne sont pas asphaltés. Les roseaux y abondent et y attirent parfois le grèbe à bec bigarré et toute une biodiversité d'une grande richesse .

    Tu as les mots et les dons qui feront , j'en suis sûr , qu'on verra tout cela concrètement un jour.

    Ce n'est qu'un début !
    L'écologie dont on parle tant n'aura jamais vraiment d'emprise si l'on ne prend pas soin de notre propre jardin .

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  2. Ah! Merci! Faut dire que c'était pas facile à concrétiser ce sommaire!

    Merci encore de tes commentaires et de tes idées!

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  3. Roger,

    This is essential reading for our elected leaders and those who hope to be. I'll inform them of your wise recommendations.

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  4. Excellentes recommandations!
    C'est toujours un grand plaisir de lire tes chroniques. Tu fais un superbe travail de sensibilisation d'une grande qualité. Les images sont magnifiques et les textes à la fois, drôles, poétiques et scientifiques nous éveillent à la beauté et à l'importance de la flore urbaine à Montréal. Cela va intéresser mes élèves.

    Alexandra Paré

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