lundi 6 septembre 2010

Pointe-aux-Prairies à Pointe aux Trembles 1


Vue de l’entrée sur la rue Notre-Dame, le fleuve est derrière nous.

Lundi il y a une semaine maintenant je suis allé visiter le grand Parc-nature de Pointe-aux-Prairies. C’était alors la pleine canicule (la deuxième canicule cet été) mais je supporte bien cette grande chaleur hochelaguienne*. Le truc est simple: je préfère ça aux froids insupportables de l’hiver. Et j’apporte de l’eau. Et de toute façon je suis content de finalement revenir par ici où je suis passé bien avant que ce soit un parc. L’entrée et prometteuse: un débordement de verdure avec les belles vignes des rivages qui atteignent presque le rivage. Ce serait pas mal d’enfouir ces fils et faire disparaître ces poteaux, non?




Étonnant, le CN réussi ce qui est impossible pour le CP: un passage à niveau...

Pointe-aux-Prairies est à quelques kilomètres seulement d’où je suis né, de l’autre côté du pont Legardeur à Repentigny. C’est mon Heimat: des paysages familiers devant le fleuve Saint-Laurent, campagnes en plaine, grands champs, morceaux de forêts vestigielles... Ce qui m’amène ici? Les aubépines. Vous verrez. Mais pour l’instant il suffit de savoir qu’ici c’était l’entrée du cimetière Hawthorn-Dale. La vocation a changé. Out l’anglais...




Maintenant c’est un “parc” et on soigne l’entrée en coupant l’herbe sous les panneaux d’indications. Il est important de soigner les panneaux d’indications. S’ils ne sont pas bien soignés on ne saurait pas qu’on est dans un Parc-nature. Et on fait je sais pas quoi à ces plantations qui n’ont rien à voir avec l’idée d’un Parc-nature. Comme ailleurs à Montréal on fait toujours de grands efforts pour informer, éduquer, rassurer avec le code du familier (en plus de mettre des panneaux d’indications...). Donc dans cette allée on a fabriqué ces carrés de bois dans lequel on a fait des plantations “éducatives” avec des affichettes boulonnées de façon à résister à tout y compris les hivers insupportables ou la... canicule.




Les plantes ont moins bien résisté apparemment et comme solution de rechange, pourquoi pas (?), on y a mis des hostas...On a eu les meilleures intentions du monde, faire de la place à la nature et adopter une mission d’initiation à cette nature, puis on a perdu l’intérêt ou manqué d’argent... C’est l’intention qui compte, non? “Mettons des hostas”. 




La même allée un peu plus loin, plantée de pommetiers. C’est beau en fleur des pommetiers. Mais ça s’appelait Hawthorn-Dale ici, le “vallon des aubépines”... Et je pense que des aubépines en plus d’être beau c’est aussi quelquefois pertinent... C’est le terroir propre aux cenelles ici, je vous l’assure! Non pas dans cette dense forêt avec de grands chênes, mais  tout autour, le long des chemins traversant les champs. Tout ce travail et ces investissements, expropriations, etc. pour créer un Parc-nature et on accueille les gens comme dans leur jardin... avec les mêmes végétaux familiers... ou des domestiques hostas! Imaginez un jardin zoologique qui aurait un poisson rouge comme emblème. Un sourd rugissement mouillé...




On ne voit pas fréquemment d’aussi importantes colonies de cette plante: Echinocystis lobata (concombre grimpant, balsam apple, p.188). Les fleurs mâles sont ces panicules dressés de fleurs blanches. Les fleurs femelles, bien moins nombreuses, sont à la base des panicules, contre la tige, et produisent ces curieux fruits épineux. On voit aussi les longues vrilles de ce cousin des concombres véritables.




 Une pause de canicule à l’ombre d’un robinier.

Pourquoi être si déplaisant? Pourquoi gâcher ainsi ce qui aurait pu être un agréable compte-rendu d’une visite que j’ai bien aimé? Poussons la réflexion. Dans un parc de quartier les espèces et leur écologie (la biodiversité) sont au service de l’horticulture et des besoins humains. Dans un Parc-nature l’horticulture et la science se doivent d’être au service de la biodiversité, non? Plantez-donc des aubépines, question de mieux les faire connaître...

Et je n’essaierai pas d’être moins épineux au prochain billet! 


* Pas toujours facile les néologismes: mais c’est mieux que “grandes chaleurs hochelagaines”... Qui connaît l’adjectif de Hochelaga?




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