mardi 31 janvier 2012

Ormes hors normes







Quand une feuille tombe ou est autrement détachée de la branche, c'est ordinairement à la jonction du pétiole et de celle-ci que la rupture se fait. C'est à cette zone d'abscission que "cassera" une feuille que l'on replie à revers. La cicatrice que laissera le pétiole sur la branche et les traces de veines menant au limbe sont des caractères utiles à l'identification. Sur l'illustration ci-haut on voit sous les bourgeons les cicatrices foliaires claires et les cicatrices vasculaires, les petits points plus fonçés.


D'après Farrar* : toutes les espèces d'ormes au Canada ont trois cicatrices vasculaires, sauf l'orme-liège (Ulmus thomasii) qui en possède de 3 à 6. C'est clair. Mais sur ces spécimens ce n'est pas tout à fait comme ça! Je ne m'attendais pas à cette variabilité : les cicatrices vasculaires du pétiole sont réputées être un caractère stable… Hum? Sur la planche ci-haut les trois premiers spécimens à gauche sont du même orme rouge (Ulmus rubra, a,b,c) le quatrième est de l'orme d'Amérique (Ulmus americana, d). 


Le nombre de cicatrices vasculaires est variable apparemment.

 
Les ormes se croisent entre eux : les nombreux hybrides artificiels et cultivars le montrent bien. Mais il y a aussi des hybrides naturels. Peut-être mon spécimen d'orme rouge est-il justement un hybride avec l'orme liège ? Quant à mon spécimen d'orme d'Amérique ci-haut c'est un sauvageon poussant contre un immeuble dans le quartier. Peut-être est-il aussi un hybride?



*Ouvrage de référence incontournable. Farrar, John Laird. Les arbres du Canada. Fides, 1995.


Voyez un autre billet sur Ulmus rubra 
Ou ici tous mes billets avec le libellé : Ulmacées
 
 
Oh! c'est mon 600e billet! Merci à tous mes lecteurs!

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