mercredi 16 mai 2012

Champ des Possibles 2012




Réduction des lignes de désir (les sentiers...)



Deux événements récents me font revenir sur le cas du Champ des Possibles aujourd'hui. À (très) grand regret j'avais quitté la présidence des Amis du Champ des Possibles, me trouvant dans une situation... impossible… Les détails ne sont peut-être plus importants.


Qu'est-ce qui me fait donc revenir sur ce projet?



L'ajout d'espaces par déminéralisation, verdissement, etc.



Premièrement il y a l'arrivée de plans d'aménagements préliminaires totalement inappropriés pour les lieux. Vous pouvez les télécharger ici : Projet Saint-Viateur Est. Commandés par la Ville ces plans visent surtout le pourtour du Champ des champs. Le travail générique s'arrête à des aspects comme les circulations pédestres et cyclistes, des promenades, etc. Le tout exactement comme si le Champ n'existait pas ou ne méritait pas d'être vu, visité et apprécié ou comme si les projets des Amis du Champ des Possibles s'étaient évanouis, après quelques années de rencontres avec les citoyens, de réunions de conceptions, de cogitations diverses, de présentations publiques... Avec ces nouveaux plans, gageons qu'il y aura bien d'autres rencontres, conversations et débats sur ce qui est le projet le plus innovateur en matière d'espace vert à Montréal.




À partir des haies existantes : leur enrichissement.


Je publie donc aujourd'hui les plans de 2010 de mon projet pour ces lieux. Ceux-ci ont été d'une façon ou d'une autre présentés en public mais n'ont peut-être pas reçus la considération que j'estime nécessaire. Ce sont mes propositions sur la transformation des lieux afin de favoriser la biodiversité urbaine. Dans leurs imperfections je les trouve quand même pertinents. C'est comme ça! Je les publie à nouveau ici pour la forme : voilà mes cogitations.




L'ajout d'étangs et de piste cyclable.



Deuxièmement pour un texte de Emily Rose-Michaud et Owen McSwiney à paraître bientôt on m'a demandé une définition de mon idée de Réserve de Biodiversité Urbaine (RéBU). Il n'y avait pas, en effet, de définition formelle. Il y avait bien des notes ici et là, des billets sur ce blog, des mentions lors de visites guidées au Champ des Possibles ou des conférences données mais rien de définitif. Je publie donc le court texte (traduite de l'anglais) que j'ai rédigé pour Emily et Owen.







RéBU : une définition


 
Une Réserve de Biodiversité Urbaine (RéBU) est la transformation d'espaces post-industriels ou résiduels en habitats riches pour la biodiversité. À cette fin il s'agit de diversifier la topographie (faire des étangs, fossés, buttes, tas de pierres, etc.) et d'introduire des espèces végétales (l'enrichissement). Techniquement il s'agit de faire des écotones avec des écotypes. Un écotone est la transition entre deux habitats différents (une haie et un pré-fleuri, par exemple), alors qu'un écotype est un arbre à petits fruits adapté localement par exemple.


La plus grande biodiversité se trouve justement dans les écotones. Un autre écotone intéressant est la rencontre d'un étang et d'un pré fleuri.


Pour l'enrichissement, le choix des espèces se fait selon leur valeur écologique, les préférences humaines sont ignorées. En ce qui regarde l'architecture du paysage et l'aménagement, ceux-ci découlent de ce qui a été produit par les processus spontanés, l'esthétique n'est pas pertinente. Une RéBU peut être vue comme le produit assisté et accéléré du potentiel biologique d'un site.


Note sur les Haies Urbaines :

 
La forme paysagère la plus simple et la plus adaptable est la haie. Celle-ci est spontanément produite par la grille urbaine orthogonale (qui découle des divisions de terres agricoles d'autrefois) dans les endroits abandonnés, le long des voies ferrées ou des terrains de stationnement, les ruelles, etc. De pareilles haies urbaines encadrent et traversent le Champ des Possibles. Enrichies et prolongées sur la voie ferrée, par exemple, elles peuvent connecter avec d'autres RéBUs et agir en biocorridor. L'utilisation de cet élément paysager linéaire et flexible permet l'interconnection des espaces verts et établit une grille parallèle, verte et biodiversifiée. Afin de favoriser la biodiversité en milieu urbain il s'agit de l'usage le plus efficace des espaces limités.


La ville n'a pas besoin d'être imperméable à la nature. Les services environnementaux qui nous sont rendus par les arbres peuvent aussi être rendus par des arbres fruitiers ou des fleurs à nectar. Mais ceux-ci rendent en plus des services à la biodiversité. Vous voulez des papillons Monarque? Plantez des asclépiades, pas des tulipes!


Une RéBU est une collaboration entre nous et les processus biologiques spontanés. Elle peut moduler mais non pas exclure la présence humaine. Elle doit permettre le contact avec la nature. Il s'agit d'abord d'interrelation et de partage de l'espace. Le Champ des Possibles est un terrain d'entente.


Bon voilà l'essentiel de ce que j'avais à dire sur la question. Vous avez des questions et commentaires? N'hésitez-pas!







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