jeudi 16 mai 2013

Dans une blessure de la pierre




 Photo: Réal Duval
 
Le mont Royal n'est plus ce qu'il était, ni ce qu'il pourrait être. En plein coeur d'une métropole nord-américaine, il n'a pas toujours eu l'attention qu'il méritait. Il n'a pas reçu ni les soins nécessaires ni le plus élémentaire respect. Imaginez un peu: couper une montagne en deux pour faire un grand et rapide boulevard à bagnoles! Certains visionnaires souffraient d'une sérieuse myopie…

Quoiqu'il en soit, bien des lieux de notre montagne nous réservent encore des surprises et des occasions de témoigner de la nature.

Réal Duval m'a envoyé ces photos d'Érables à épis (Acer spicatum, Mountain maple) qui se sont établis dans une pierre fendue.


  Photo: Réal Duval

Des samares bien minces ont trouvé une faille qui n'est qu'un fil saltimbanque...

Le plus intéressant c'est que Réal m'envoie ces photos accompagnées du texte de Marie-Victorin: La Vie du Pin, publié en 1934.


"Écoutez! Sur le flanc de la Laurentide sauvage, fortement raciné dans une blessure de la pierre…"

 
Puis Marie-Victorin nous raconte l'histoire naturelle de dix jeunes pins sur une corniche de granite. Ça de passe parmi l'ancolie écarlate, les saxifrages et au travers un tapis de lichen, sans oublier "la famille menue des souris des bois aux yeux doux".


Allez y lire le texte au complet: La Vie du Pin


Merci Réal!


5 commentaires:

  1. Juste pour rappeler au béton qu'il n'est rien sans nous.

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  2. La vie est une grande prédatrice à l'encontre du monde minéral. Vous assistez en direct à l'érosion du continent. Je vous préviens, c'est très lent, mais parfois, comme ici, plus rapide. Faut dire que ces érables à épis ne s'attaquent pas à l'Himalaya, seulement à un petit bloc rocheux sur les flancs d'un autre, plus gros (le Mont-Royal).

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  3. Le végétal ne se contente que de révéler le potentiel ensommeillé du minéral. Aussi il ne faut avoir aucune crainte, tout cela aussi sera sédimenté. Éventuellement.

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  4. C'est L'hiver de force qui m'a introduite il y a longtemps à l'oeuvre de Marie-Victorin, sans que je l'aie lu. Merci Roger pour ce billet, j'ai beaucoup aimé le "conte" et son écriture fougueuse sur les 10 petits pins issus d'un somptueux fortement raciné dans une blessure de la pierre.

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  5. C'est plutôt Réal qu'il faut remercier!

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