samedi 24 août 2013

En descendant Saint-Dominique




Coin Napoléon.

La rue Saint-Dominique s'entend. Parallèle et tout juste à l'Est du Boulevard Saint-Laurent (la Main, en anglais, pour les Montréalais) cette rue compte toutes sortes de petits trésors.


Coin Prince-Arthur.

C'est l'arrière-cour, le dos délaissé de la grande rue commerciale dans le coin. On y trouve pas mal de stationnements et l'ensemble a un air négligé.


 Dans la côte, au sud de Sherbooke.

Les lieux négligés sont justement la prédilection des mauvais arbres urbains! On trouve alors des petits bosquets ou presque-boisés depuis la rue Duluth jusqu'au Chinatown où j'allais hier.

 
 Au sud de Ontario.

Derrière ce petit boisé sauvage on a planté des conifères. Dans ceux tout à gauche il y avait une vingtaine de moineaux domestiques. Tous bien calmes et à l'abri. Un refuge pour cette espèce qui se fait rare en ville.


Près de Maisonneuve.

Il y avait aussi quelques potagers installés le long des clôtures et des stationnements.







Au sud de René-Lévesque.

J'approche de ma destination. Et je trouve encore des arbres spontanés, régulièrement placés au périmètre de ce stationnement à l'entrée du Chinatown. Un ami m'interroge justement sur l'origine des haies en milieu urbain. En voici un cas, même si la haie est bien minimale... nous sommes au centre-ville après tout... la minéralisation atteint les 95%...

En résumé: les arbres ci-haut font trois des quatre côtés du parking. Aucun n'a été planté. Autour de cet endroit il y avait une clôture basse en bois autrefois. Le vent a poussé les graines de frênes rouges, ormes de Sibérie, érable negundo, peupliers deltoïde ou Carolin (les seules espèces immédiatement présentes dans les environs) contre cet obstacle, parmi les débris ou dans la fente entre le bitume et le béton du trottoir. Les graines germent. L'hiver on déblaie la neige en évitant la clôture ou l'été l'entretien (ou la tondeuse ou l'inattention) évitent aussi la même clôture. Comme ce sont des arbres à croissance rapide, nous avons vite toute une plantation... à peu de frais...


Au sud de René-Lévesque.

 ... à peu de frais mais avec beaucoup de fraîcheur! Service de la flore spontanée, des mauvais arbres urbains. Laissés à eux ces arbres feront tout doucement du sol avec la décomposition des feuilles chaque année. Avec le temps l'asphalte se désagrégera, découvrant encore plus de sol et ce verdissement se complexifiera, d'autres espèces végétales arrivant par le vent et les oiseaux...

Ces bosquets ou ces haies hyper-minimalistes spontanés sont une co-production. Les processus spontanés de la biodiversité ont rencontré nos soins ou absence de soins de nos installations et infrastructures.

Ce n'est guère différent de la génération des haies en milieu agricole! Les espèces seront toutefois différentes puisque la source des graines sera les boisés naturels des environs. Aux limites des soins et besoins de l'agriculteur, le long du chemin ou d'un fossé, les haies s'installent. Avec le temps elles gagnent en densité, seule possibilité de croissance vu le travail ou le passage des humains de chaque côté...


J'ai été absent du blogue à cause de différents projets et surtout de la rédaction d'un document visant l'aménagement minimal du Champ des Possibles. Il s'agissait d'une adaptation de ce livre en préparation: Le Bocage Urbain. Il n'est pas facile de résumer un livre qui n'est pas encore terminé! Mais voilà je crois que c'est pas trop mal. Enfin si jamais vous vouliez une copie de ce document expliquant l'usage de la haie comme forme paysagère pour la biodiversité en milieu urbain, écrivez-moi à l'adresse courriel qui apparaît dans la colonne de droite.


 

1 commentaire:

  1. Bonjour Roger, c'est unique et inattendu de parcourir ainsi une rue de Montréal, en photo toutes vertes et en phrases bien tournées. Ta façon de partager tes connaissances sur les arbres donne le goût à une newbie comme moi de les connaître mieux. Fifi Fantassin

    RépondreEffacer